Lors du colloque sur la sécurité organisé à Strasbourg le 15 décembre 2015, j’ai pu présenter un un « Florilège des rapports entre sécurité technique et droit de la propriété intellectuelle » actes publiés aux éditions Mare & Martin (cf. ce lien). Le droit de la propriété intellectuelle jongle avec la sécurité technique. Non seulement son objet même est d’inciter à l’innovation, laquelle peut améliorer la sécurité technique, mais encore il admet des aménagements et des exceptions aux droits dans l’intérêt de la sécurité : la mise au secret des demandes de brevet, l’expropriation des inventions intéressant la défense nationale.
Il faut encore noter qu’en matière informatique la technique est employée pour sécuriser la propriété intellectuelle, ce afin de pallier l’inefficacité du droit. Enfin, la question des virus informatiques, entre œuvre de l’esprit et intérêt de la défense nationale reste ouverte. — Ainsi il faut noter des limites internes au droit de la propriété intellectuelle, les licences obligatoires en vue d’assurer la salubrité publique et la défense. Des limites externes par des exceptions de parodie de marques propre à critiquer les risques environnementaux causés par leurs exploitants. Cependant, certaines exceptions, telles que celles autorisant à décompiler et analyser un logiciel, comme un antivirus, sont limitées aux seuls utilisateurs légitimes. Ainsi, celui qui démontrera la faille d’un antivirus prétendument infaillible n’en sera pas moins condamné pour contrefaçon.
Pour conclure, dans le domaine des mesures techniques de protection, celles-ci sont parfois si poussées qu’il ne soit pas possible de consulter l’oeuvre dans des conditions normales. Les ayants droit n’hésitent pas à prétexter l’utilisation des verrous sécurisés pour priver l’utilisateur des exceptions au droit d’auteur, voire pour limiter sa liberté à l’utilisation de certains lecteurs (affaire Blu-Ray) ou à l’utilisation initialement prévue d’un appareil (console de jeu Nintendo DS).